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MERAKERALA

blog bilingue sur les cultures et la vie quotidienne du sud de l'Inde

 

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LES VOYAGES DE GEOTROTTER

 

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28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 21:04

     les Cantons de l’Est... 

        En ce matin du 31 juillet, nous nous réveillons au bord de la 112 à Stukely Sud, et allons cette fois suivre la route  (la piste cyclable est un parcours de montagne), jusqu'à Magog, point le plus au sud de notre itinéraire.

La seule chose qui nous retarde depuis trois matins déjà, c'est le linge qui est sensé sécher durant la nuit, mais que l'on retrouve encore plus mouillé que la veille.

            Là encore se succèdent montées et descentes que nous franchissons avec la plus grande prudence, les camions et automobilistes se souciant peu de ceux qui voyagent sur le bas-côté.

Cependant, nous apprécions le paysage, enfin un peu vallonné, très vert avec quelques fermes. Nous longeons notamment la parc du Mont Orford (il paraît qu'il y a des ours dans ce coin). Le trajet se fit sans histoire, simplement ponctué d'un arrêt à Eastman avant de poursuivre vers Magog, où nous arrivons d'ailleurs plus tôt que prévu et en rejoignant la Route Verte un peu avant l' « agglomération » (les guillemets s'imposent vu la distance entre chaque bâtiment dans ce pays !). Nous arrivons sur des pistes extrêmement fréquentées, par des personnes de tous les âges, de la région ou en tourisme au bord du lac Memphrémagog, où nous faisons halte pour le déjeuner...

 (le mont Orford vu de la route)  

 

 

 

 

 

 

 

 Magog compte un peu plus de 23 000 habitants et marque l'extrême nord du lac Memphrémagog (le sud du lac se termine au sud dans le Vermont, aux Etats-Unis). D'abord développée grâce à différentes industries et du fait de sa position sur la route Sherbrooke-Montréal, Magog se consacra dès la première moitié du XIXè siècle à la villégiature (hôtels, navigation saisonnière sur le lac). Elle opta pour le nom de « Magog » en 1850, anciennement appelée « Outlet », et passa de la désignation officielle de « village » à « ville » en 1890. Aujourd'hui, Magog est essentiellement connue pour son caractère touristique, où l'on vient pratiquer toutes sortes d'activités de plein air en toute saison, grâce au lac et au  Mont Orford à proximité. D'ailleurs, il existe tout comme au Loch Ness en Ecosse, une légende populaire qui veut que la créature légendaire Memphré ait déjà montré la bout de son nez...

 (le quai sur le lac Memphrémagog)

 

 

 

 

           (vue du centre de Magog depuis le quai)

 

             En début d'après-midi, nous nous sommes instinctivement dirigées vers l'église pour avoir le plus de chances possibles de trouver des personnes capables de nous renseigner. Alors que Sibylle y entrait, une femme âgée s'est approchée de moi... c'était l'une des ursulines qui vivaient dans le presbytère. Elles n'avaient pas de chambre pour nous, mais une bibliothèque avec un canapé-lit ... c'était parfait ! Leur communauté était des plus amusantes : elles voulaient tout savoir à notre sujet et nous racontaient toute leur vie. La mère supérieure, la plus jeune d'entre elles bien que déjà âgée, voulait même se joindre à nous pour la suite du périple en bicyclette !

 

 

 

 

 

 

 (pub pour les croisières touristiques sur le lac)

 

 

 

 

 

 

        (le presbytère occupé pas les ursulines)

 

 

 

(la mère supérieure à l'esprit d'aventure, dans la bibliothèque où nous avons dormi... wah les coups de soleil qu'on s'est pris !)

          C'est à Magog que nous avons laissé les vélos se reposer un peu pour la première fois : nous sommes parties à pieds, et c'est là que nous avons senti le changement d'habitude de nos jambes qui peinaient à fonctionner dans le mode « marche », étant trop habituées au mode « pédalage »...   

            Le lendemain, nous avons pris la direction Sherbrooke via la route 112, la piste cyclabe étant toujours trop accidentée... pire que la veille, les immenses côtes se suivaient et nous ne pouvions même pas prendre notre élan dans les descentes faute des feux rouges en bas de chacune qui nous obligeaient à nous arrêter. La pluie s'est mise parfois à tomber fort, l'atmosphère extrêmement humide était alourdie par la chaleur. Nous avons terminé ce bout de chemin dans le parc des Quatre Pins à l'entrée de Sherbrooke, en compagnie d'un groupe de canards. C'est là que nous avons croisé Jean-Charles, un cycliste retraité passionné de voyages, qui, après avoir conversé avec nous, nous a offert l'hospitalité... et heureusement que nous dormions dans du « dur » cette nuit-là, car une tempête mémorable déferla sur la ville ! (la remorque en a été noyée la pauvre...par contre les vélos étaient propres!). 

    

(nos amis les canards, qui ont failli nous piquer les biscuits) 

       Il nous indiqua un centre tenu par des religieuses qui accueillent des étudiantes de l'autre côté de la ville, ce qui nous permit de nous poser assez tôt et de partir à pieds visiter la ville tout en cherchant un accès à internet... c'est sur le chemin du retour (une heure de marche du centre jusque chez les Soeurs) que nous avons pris une pluie incroyable et particulièrement chaude, digne des pays tropicaux! Nous étions le 2 août.

7ème ville du Québec (146 400 habitants), Sherbrooke est divisée en 6 arrondissements étendus sur 366 km². Son centre est localisé à la confluence des rivières Magog et Saint-François. Elle est de nos jours reconnue comme ville universitaire, et aux multiples influences culturelles, avec une architecture s'inspirant des styles européen, victorien et américain. Son image ressemble peu à celle que l'on se ferait d'une ville ordinaire, car la verdure est omniprésente et particulièrement dans le centre géographique, autour des grands cours d'eau. De nombreuses pistes cyclables ont été aménagées en ville et forment le réseau des Grandes-Fourches, long de 130 km. Nous ne le répèterons jamais assez : les villes sont étendues dans le Nouveau Monde !

(la piste longeant la rivière Magog, dans le centre de Sherbrooke)

         (Sherbrooke n'est pas une ville plate !)

            L'étape « Sherbrooke » terminée, nous nous sommes ensuite orientées vers le nord, en direction de Bromptonville, que nous projetions d'atteindre via la piste cyclable. Celle-ci traversait tous les  bas-vallons pleins de joyeux moustiques, et longeait la rivière Saint-François. Nous avons été contraintes de rebrousser chemin sur 6 km et reprendre la route 143 (qui passe sur les sommets de colline) car la piste cyclable se trouvait inondée et impraticable suite à la tempête d'avant-veille.

            La 143 est un axe adoré par les très gros camions, c'est pourquoi nous ne devions jamais relâcher notre vigilance, faute d'un bas-côté quasi inexistant. Nous avons pédalé de cette façon jusqu'à Windsor, connue pour son usine ultramoderne de papier fin et pour son ancienne pourdrière (de poudre noire ou explosive) ouverte au public. Nous nous sommes adressées à une pizzeria au carrefour des deux routes principales et où nous avons été très bien accueillies par Patrick (le patron) qui nous a demandé toutes sortes de renseignements sur les véritables pizzas italiennes vu notre origine... ce voyage touche vraiment à tous les domaines !

(dans le coin de Windsor)

 (le rayon fromages au supermarché de Windsor, représentatif de tous ceux que l'on a pu voir : ça n'a pas de bon sens !)

            Nous avons cette nuit-là campé dans le jardin aux hautes herbes de la logeuse d'un ami du restaurateur (oui ça à l'air compliqué comme ça, mais on peut s'y retrouver, si si...) et fait la connaissance de pas mal d'habitants des environs!... c'est que nous sommes connues maintenant ! Le départ du lendemain fut assez difficile , d'autant plus que nous serions restées discuter beucoup plus longtemps avec notre pizzaïolo ! Mais la route nous attend, il ne faut pas arriver trop tard à Richmond, toujours en direction du nord. 

        Pour y parvenir, nous empruntons le sentier de la Route Verte à l'allure d'un circuit de cross, aux dénivelés dignes d'un entraînement Olympique, recouverts de graviers pointus, avec pour principales fréquentations des bestioles de tous les genres mais qui ont une chose en commun : elles sont anthropophages ! Sibylle a même dû en recracher une qui est venue la rencontrer un peu trop brusquement! Nous en sommes finalement sorties marquées par quelques piqûres, et arrivions sur Melbourne, petite bourgade qui touche et de confond avec Richmond...C'est à ce moment que nous apercevons les premières maisons en briques rouges, fidèles au style victorien. L'église et le presbytère étant déserts, c'est dans le centre culturel à proximité que nous nous adressons... et à qui ? au seul français du coin ! du coup il ne nous as plus laissées partir, et a même réussi l'exploit miraculeux de nous conduire jusqu'à Asbestos chez ses beaux-parents dans sa voiture en un seul voyage, vélos, remorque, bagages compris, nous deux sur le siège avant, sans oublier ses quelques affaires stockées dans le coffre, et bien sûr l'heureux propriétaire du véhicule !

(vous voyez qu'on ne vous ment pas ! tout est possible !) 
            Ainsi, nous avons pris de l'avance sur notre programme puisque nous n'étions plus bien loin de Danville où nous projetions de dormir le soir suivant. Du coup, Nous irions jusqu'à Warwick pour la prochaine étape.

 

 

Asbestos est un lieu très particulier et peut être connu au-delà du Québec. En effet, cette ville de 6650 habitants possède quelque chose d'unique : le plus grand puits minier à ciel ouvert au monde, de 350 mètres de profondeur et 2 km de diamètre ; on y extrait l'amiante (« Asbestos » en est la traduction anglaise) depuis 1879, et l'histoire de l'exploitation reste marquées par quelques grèves qui ont fait connaître d'importants syndicalistes du Québec.

  (la mine d'amiante...)

            Nous avons planté notre campement non loin de la mine, dans le jardin japonais des beau-parents de notre chauffeur Français... Encore une halte originale! 
(dans le jardin japonais...)            
Puis il fallut partir à nouveau , en route vers de nouvelles aventures, cette fois-ci vers Warwick par la piste cyclable ici praticable (elle est plate, en bon état et se poursuit en ligne droite jusqu'à Québec !). Nous quittons l'Estrie, et entrons dans la région du Centre-Du-Québec...

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