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MERAKERALA

blog bilingue sur les cultures et la vie quotidienne du sud de l'Inde

 

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 17:58

Il s’agit surtout d’une synthèse des observations faites depuis nos vélos ! Ne partez pas, c'est assez intéressant! Je vous autorise même à lire en diagonale...

Je précise pour les néophytes :

La toponymie, c’est l’étude des noms de lieux, leur origine culturelle, leur signification, etc., il peut s’agir du nom d’une ville, d’une région, d’un pays, d’un quartier ou d’une rue…enfin bref, c’est l’étude de la quasi-totalité des mots que l’on peut lire sur une carte routière.

         Si je vous en parle, c’est parce que la toponymie fait partie de cet immense domaine qu’est la géographie ! Je n’évoque ici que ce que nous avons remarqué, sinon on y passerait des heures.

Voici une carte que je me suis amusée à faire : c’est notre itinéraire, Montréal est au sud-ouest, et Québec au nord-est. Attention : tout l’itinéraire n’apparaît pas, l’île d’Orléans est coupée, ainsi que le sud, de Granby à Sherbrooke (désolée, je n’ai pas trouvé de meilleure carte, mais l’idée ressort quand même).

Je me suis amusée à surligner presque toutes les les villes en trois catégories, seulement par lecture de la carte (en rose, vert et rouge, l’itinéraire est en jaune)… bon, les noms ne sont pas lisibles mais tant pis, l’idée est là !

 

 

 à en vert : les noms à consonnace autochtone.Shawinigan par exemple, signifie « portage » ou « lieu où l’on porte », à cause de la présence des chutes qui obligeaient les indiens à porter leur embarcation pour aller pagayer plus loin. J’ai aussi surligné Odanak, Wolinak (cf l’article sur les autochtones au Québec), etc… Ce type de nom n’est pas très répandu, et on peut en noter la présence globalement à proximité du Saint-Laurent, sur les rivières qui s’y jettent, donc sur les « anciens » axes de communication (le kayak étant l’ancêtre de la voiture là-bas). 

à En rouge : Les noms à consonnance anglophone: Warwick, Windsor, Asbestos (« amiante » en anglais), Thetford Mines... J’ai mis dans cette catégorie les noms qui ont été francisés par la suite avec un « -ville », un «-nord » ou un « -sud », comme Bromptonville ou Ham-sud (ne cherchez pas sur la carte, c’est vraiment illisible). Ces noms sont plus répandus dans le sud et le sud-est de la province, et encore, vous ne pouvez pas voir le secteur de Magog et Sherbrooke mais je vous laisse deviner ce qu’il en est (avec Granby, Waterloo, Stukely…). Nous sommes tout simplement plus proches des Etats-Unis et du Nouveau Brunswick (à l’est), sur des territoires longtemps et majoritairement occupés par les colons anglais, retraçant ainsi leur histoire (Granby vient du nom d’un maréchal qui gagna ces terres) On pourrait même imaginer une ancienne frontière entre les espaces occupées par les anglais et les français…

à En rose : je garde le meilleur pour la fin…eh non ! ce ne sont pas tous les noms d’origine francophone, ou du moins pas tout-à-fait... Ce sont tous des « Saint-» quelque chose !!! incroyable ! Non seulement nous pouvons lire l’histoire de la province à travers la toponymie, mais aussi la religion dominante (et encore, je n’ai pas surligné les lieux commençant par « Notre-Dame-de-« ou d’autres du genre « L’Assomption », « l’Epiphanie », etc. ). Me croirez-vous si je vous déclare que le Québec est une province catholique ? Ces noms sont omniprésents sur le territoire québécois, et l’on assiste fréquemment à ce que j’appelle des hybrides, comme « Saint-Georges-de-Windsor » ou « Saint-Boniface-de-Shawinigan »…que dire de plus… 

       Pour les quelques noms que je n’ai pas surligné : ils sont francophones, avec ou nom une connotation religieuse, la plupart traduisent la spécificité du lieu (Grondines : parce que les fleuve gronde contre les rochers ; Pointe-du-Lac, Terrebonne…), ou viennent du nom des acteurs de l’histoire locale (Champlain, Louiseville, Verchères…)  

Enfin, deux mots sur la toponymie des rues : nous avons remarqué certaines redondances, un peu comme en France avec « rue de la République », « avenue de la résistance, du 8 mai, Victor Hugo… ». Au Québec, ceux qui revenaient le plus souvent à nos oreilles étaient ceux des grands noms de l’histoire, depuis le débarquement des colons (Jacques Cartier, La Violette, Champlain…) jusqu’à la dernière décennie (René Lévêque) en passant par Tashereau (homme politique mort dans les années 1950). Dans les petites villes on trouve aussi beaucoup de noms de rues se référant à leur propre localisation: rue de la rivière, de la falaise, etc. Inutile de le préciser : vous vous doutez bien que beaucoup beaucoup beacoup d’artères intra-urbaines commencent par le préfixe « Saint » !

 

         Voilà les idées principales sur la toponymie québécoise, simplement à l’aide d’une carte routière, de deux vélos, et après de nombreuses rencontres qui nous ont aidé à identifier certaines généralités…

 Autre chose : lorsque la rue présente un dénivelé, elle ne sera plus considérée comme « rue » mais comme « côte » (exemple : la Côte Sainte-Catherine où nous avons logé à Montréal). Ah oui j’oubliais ce détail qui m’a amusée : lorsque des Québécois nous donnaient leur adresse, ils ne disaient jamais le mot « rue » qui semble sous-entendu chez eux. En gros, on nous disait : « j’habite au n°45 de la falaise ».

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