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MERAKERALA

blog bilingue sur les cultures et la vie quotidienne du sud de l'Inde

 

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LES VOYAGES DE GEOTROTTER

 

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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 19:18

Départ de Contrecoeur, un peu à contrecoeur…

En ce vendredi 1er septembre, nous ne faisons guère plus qu’une vingtaine de kilomètres et pourtant, nous changeons littéralement de « petit monde » en arrivant à Verchères, membre de l'association des plus beaux villages du Québec depuis 1999 et ville natale de Madeleine de Verchères: elle est un peu comme notre Jeanne d’Arc nationale et s’est illustrée en 1692, en défendant huit jours durant le fort de Verchères devant l’attaque des Iroquois, elle n’avait que quatorze ans !

 

 

 

 (la statue de Madeleine de Verchères : 3,87 tonnes, 6,5 mètres, 15 avec son socle symbolisant le fort, érigée en 1913, elle reste la statue représentant une personne la plus imposante du Canada) 
Nous avons sympathisé avec un couple de cyclistes qui ne pouvait pas vraiment nous aider, étant donné qu’ils habitaient plus loin, à Boucherville. Je suis allée m’adresser à la petite clinique où nous avons été reçus par une aide-soignante apparemment effrayée par nous. J’ai cru qu’elle allait s’évanouir de terreur, je ne comprends pas pourquoi, nous étions polis, souriants…

Mais nous n’avions plus à nous angoisser de trouver ou non un logement pour cette halte, puisque nous n’étions qu’à deux étapes de la fin, et l’expérience récente nous a appris à passer outre ce sentiment d’angoisse habituel, nous sommes assez confiantes pour savoir qu’avant la fin de la journée, nous aurons trouvé un toit sous lequel dormir, ou un jardin où nous pourrons planter la tente… c’est comme si nous avions toujours vécu en nomades, en vivant au jour le jour au grès des rencontres…

Comme prévu ensuite, nous allons faire un tour à la mairie : je garde les vélos tandis que Sibylle entre se renseigner… A côté de moi, un maraîcher d’une soixantaine d’années vend ses fruits sur une remorque de tracteur et nous entamons la conversation.

L’air jovial, nous restons discuter avec lui pendant presque trois heures.

Finalement, nos sommes restées avec ce maraîcher, Pierre, qui allait nous apprendre énormément de détails purement québécois, et que nous aurions sans doute oublié dans notre observation du Québec!

Je ne sais pas par où commencer… je ne ferai que résumer le personnage. Pierre possède le plus gros tiers de l’île Marie où il cultive de tout… il vend ensuite ses récoltes au bord de la route, là où nous l’avons rencontré. Avant cela, il avait dirigé une champignonnière qu’il a revendue. Il est aussi responsable de l’un des trois chasses-neiges de la région, et doit en période de neige, effectuer deux tournées par semaine, de quatorze heures chacunes, afin de dégager les principales routes, de construire des ponts de fortune, et d’installer toute la signalisation routière hivernale! En plus, il est passionné de motoneige, et organise avec son club des virées de plusieurs semaines à travers la province… Par ses histoires, il nous a un peu fait partager les sensations que procurent ces voyages en Ski-Doo… Sinon, notre personnage chasse de temps en temps sur son terrain insulaire, et nous a improvisé un cours sur les différents fusils et cartouches (su vous saviez la taille d'une cartouche pour chasser l'orignal! pauvres bêtes...) … j’oublie beaucoup d’autres facettes de Pierre, mais il nous pardonnera !


(chevauchant fièrement la motoneige de Pierre) 
 

C’est incroyable les rencontres que l’on peut faire sur une simple trottoir !

… Nous avons beaucoup filmé, et je crois que l’organisation du réseau des Chasses-neiges de cette partie de la Montérégie mérite un article à part entière !

 Nous avons passé le reste de la soirée à parler de tous ces aspects très différents de la culture québécoise, avant de nous écrouler de sommeil, Sibylle dans le petite chambre d’amis, et moi sur la moquette du bureau…

Lever un peu avant sept heures, et nous partons à bord de la barque à moteur de Pierre, en compagnie de son ami Gabriel, afin d’aller visiter l’exploitation sur l’île.

 

 

(en haut : Gabriel, l’ami de Pierre. Sur l’autre photo : Pierre et moi avec un gros bateau derrière qui fonce sur nous !)

 Pierre nous ramena chez lui pour récupérer nos affaires (il abandonna un moment son ami Gabriel sur l’île). Sur la traversée du retour, nous sommes passés avec notre modeste embarcation entre deux immenses cargos qui se croisaient, en passant sur la vague produite par l’un d’eux… que de sensations ! De là, nous pouvions apercevoir au loin l’étendue de Verchères encore un aperçu original du Québec !

 Sur les conseils de Pierre, mais aussi du couple rencontré la veille, nous avons pris la route da Varennes via le long rang dit « des hautes Terres Noires »…

Encore une ville, des visages et des aventures appartenant désormais au passé, que de choses apprises, que d’enrichissements, quelle chance ! Difficile maintenant de se dire que ce genre d’expérience nous est réellement arrivée… et pourtant, elle s’est bien passée…

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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 19:40

Attention : ça paraît évident, mais pensez-y quand même : rangez tout ça dans une boîte ou un sac Etanche !
Nous avons emporté et transporté....

 - Sparadrap (indispensable… et pas qu’en pharmacie, ça peut servir pour tout réparer !)
- Pansements (en rouleau, c’est plus économique que des pansements individuels)
- Bande (heureusement que nous n’en ayions pas eu recours…)
- Compresses (non plus)
- Désinfectant (en pshipshit)
- Ciseaux (tous petits !)
- Foulard (pour les garrots, mais nous sommes parties comme si nous allions faire de l’alpinisme)
- Biafine (un gros tube neuf, utile pour atténuer le douleur des coups de soleil)
- Thermomètre (celui qui prend la température sur le front)
- Crème anti- entorse (c’est Sibylle qui a dégoté ce truc )
- Crème solaire ( qui n’a pas empêché de prendre de magnifiques coups de soleil !)
- Ibuprofène (le remède contre tout selon moi, indispensable !)
- gouttes pour les yeux (imaginez une seconde de rouler sans lunettes, et calculez la probabilité de - rencontrer une bêtête kamikaze ou une simple poussière vagabonde !)
- Rhinadvil (nous n’avons pas pris froid, tant mieux)
- Lingettes nettoyantes (juste une question d’hygiène)
- Lingettes désinfectantes
- Un manuel de scouts (j’y ai pas touché, c’est à Sib)
- Crème anti-frottements
- Pansements pour les ampoules
- Pilules pour assainir l’eau (je voyagerai toujours avec, même si au Québec nous n’en avons pas eu besoin)
- Baume du tigre (n’a pas été utilisé, mais j’aime bien en avoir : ça sent bon)
- Arnican (indispensable)
- Talc (juste au début, parce que la selle du vélo est dure et, malgré les cuissardes, on souffre…)
- Ventoline (ça ne regarde que Sib qui s’amuse à faire de l’asthme dès qu’elle fait connaissance avec un chat)
- After-bite (achetés sur place, parce que les moustiques sont voraces ! d’ailleurs, nous nous sommes habituées au produit en utilisant d’abord celui pour enfants ! on le trouve partout)
- Cigarette (pour les piqûres de guêpes, merci Flo pour ta contribution !) 
            Je ne me rappelle plus du reste… Attention encore : je vous recommande, si vous partez en voyage, d’aller faire un tour sur les sites internet des compagnies aériennes . En effet : Une légère omission nous a fait perdre la quasi-totalité des tubes de crèmes toutes neuves et dispendieuses, étant donné que nous aurions pu fabriquer des bombes artisanales à la biafine et à la crème anti-frottement ! Il faudra m’expliquer comment l’on parvient à réaliser une telle alchimie…

Juste en passant : Sibylle, si tu lis cet article, merci de me prévenir au cas où j’ai oublié quelque chose, merci !

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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 18:14

Original et fort pratique pour voyager à bicyclette ! De toute façon, il aurait été difficile de s’en passer, ou alors nous aurions dû acheter le double de sacoches, avec des bagages fixés par-dessus. C’est ce que j’ai fait pour mon chargement, alors que Sibylle s’est amusée pendant tout le voyage à tirer cette fameuse remorque… quelle allure chère Sibylle !!! 
           Attention pour les médisants : vous allez croire que je suis une paresseuse qui a refilé le sale boulot à ma coéquipière, n’est-ce pas ? et bien pas du tout, nous nous sommes organisées un peu par hasard je dois l’admettre, mais chacune a perfectionné sa technique, je m’explique : alors que je me suis habituée à supporter le poids du chargement sur le vélo, un peu comme si je le « portais », Sibylle s’est accoutumée à tirer la remorque, une toute autre technique ! Si si… 
           Restait à savoir où nous irions nous procurer cette merveille… il est évident que nous ne pouvions pas nous encombrer de la remorque dans les bagages, déjà que les vélos nous ont rendues célèbres dans le paysage de l’aéroport… ! Donc, avant de patir, nous avons concocté une liste la plus complète possible des boutiques cycltistes de Montréal (merci Internet !), et le lendemain de notre arrivée, nous avons couru jusqu’au magasin « la Cordée », où il restait un seul spécimen, l’âme sœur du vélo de Sibylle ! Quelle chance (oui encore …) !
 





          
Celle-ci, de la marque la plus connue, (d’ailleurs je crois que c’est le seul fabricant mais je ne m’avance pas trop ): BOB ; et du modèle le plus courant : YAK, d’une valeur d’environ 400 $can.
            Ainsi, notre fameuse remorque se fixe au vélo au niveau du moyeu (c’est le milieu de la roue, cherchez pas, c’est technique) grâce à deux bidules de forme indéfinissable, et peut joyeusement supporter une soixantaine de kilos… et non je ne me suis pas installée dessus ! Sib avait acheté un énorme sac de voyage hyper-résistant (merci Décathlon, nous restons de fidèles clientes bien que le sponsoring ne vous fasse pas une réputation toute rose!), nous l’avons fixé dans la remorque, et rempli de pleins d’affaires, ce qui fera l’objet d’un autre article, car je suis sûre que vous mourrez d’envie de savoir ce qui est indispensable pour voyager léger pendant deux mois, petits curieux ! Et encore, nous aurions pu nous passer de pas mal d’inutilités…

 

            Au final et sentimentale comme je suis, je n’ai pas pu me séparer des sacoches que j’ai rachetées à Sibylle (c’est elle qui avait avancé les sous). Par contre, nous avons revendu la remorque à un mécanicien du magasin où nous l’avions adoptée, moitié prix... moment d'émotion pour Sib.

             La totalité du chargement correspond, en gros, à 25 kg sur la remorque, 20 kg sur l’arrière de mon vélo, et entre 7 et 10 kg sur le dos de chacune, cela dépendait de ce que nous transportions au jour le jour (la nourriture varie toujours!)…

         Quant à moi, je ne me suis pas contentée de regarder Sib tirer nos affaires, j’avais moi aussi un chargement, mais tout différent : dans la même caverne d’Ali Baba où nous avons trouvé la remorque, nous avons acheté une paire de sacoches imperméables et d’un prix abordable (100 $can. la paire), que nous avons fixé sur mon porte-bagages, et par-dessus lesquelles j’ai attaché un sac de voyage avec un sandeau…  

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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 17:15


 
Comment passer à côté d’un tel sujet ?!
C’est vrai que vous suivez nos aventures depuis un moment déjà, enfin globalement car je sais pertinemment que vous ne lisez pas tout (et je vous comprends !), mais nous ne nous sommes pas encore penchés sur les deux acteurs principaux de notre aventure : nos vélos !
L’article est donc ici consacré à ces deux stars...  

Avant de partir, ce fut un véritable parcours du combattant pour savoir quel modèle serait le plus approprié pour ce périple, surtout pour nous, qui n’y connaissions absolument rien !
Après avoir zoné dans les sites internet de voyages à vélo, de marques et de commerces cyclistes, puis être allées demander conseil à notre futur sponsor, nous nous sommes fixées sur le SU200 de la marque TREK(allez sur le lien, vous pourrez admirer la bête à la loupe!), un vélo hybride : c’est un VTT mais sans suspension (ça fait très mal quand la route est crevassée !), de toute façon nous n’en avions pas vraiment besoin avec tout le chargement qu’on transportait et qui nous alourdissait, le puvre vélo n’aurait pas pu exécuter d’acrobatie... et avec des pneus quasiment lisses, ce qui peut paraître contradictoire, mais nous n’avons eu aucun pépin, pas même un pneu crevé ! Nous sommes chanceuses...vous le savez déjà !   

 

Enfin, nos amis à deux roues étaient munis de freins à disques, comme les voitures, Quelle classe ! C’est un peu normal : des freins tambours classiques n’auraient pas tenu, il fallait du matériel résistant, capable de supporter l’équivalent du double de notre poids (nous avec nos bagages) dans des descentes souvent vertigineuses !

D’ailleurs, Les freins du vélos de Sibylle, malgré leur haute qualité, ont montré quelques signes de faiblesse quand nous sommes arrivées à Québec, c’est vrai qu’ils retiennent la remorque les pauvres ! Un gentil cycliste rencontré à l’entrée de l’île d’Orléans a tout bien resserré...

Que dire d’autre... ah oui : mon guidon était souvent mal fixé et s’est mis à jouer entre mes mains alors que je tentais de m’accrocher ! ça m’a offert quelques sensations, mais je suis revenue en un seul morceau. Un conseil tout de même : partez toujours avec une clé de 5 sur vous, c’est indispensable !

La selle était très dure, je m’y suis faite, mais Sibylle avait prévu le coup en emportant avec elle une housse rembourrée en silicone

Pour le reste, rien à dire... ces vélos sont TOP !

 A suivre, un article sur la remorque et les sacoches, avant d’approfondir le détail du chargement pour les deux mois... Bonne route !

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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 21:17

 Je l’avais peut-être déjà évoqué, mais les villes au Québec (et ailleurs en Amérique du Nord) sont très très très étalées !

            Pour vous donner une idée, la quasi-totalité de la population "citadine" a pris l’habitude de se déplacer en voiture pour la moindre course : ils vont à l’épicerie du coin, reprennent la voiture pour faire une autre course, et ainsi de suite… Rien n’est à proximité, comme dans nos centres-villes, où il suffit de garer sa voiture au parking (dispendieux la plupart du temps) pour aller chez le médecin, acheter un journal, du pain et le déjeuner… C’est tout bête, mais c’est dans ce mode de vie quotidien que l’on comprend que les Canadiens ont de l’espace, en usent et en abusent… il y a des bons et des mauvais côtés, comme partout : c’est rageant pour nous qui pâlissons à la vue du prix du moindre mètre-carré sur la Côte d’Azur, mais nous sommes, Dieu merci, beaucoup moins gourmands en essence… un véritable débat se dessine à l’horizon.

            Pour en revenir nos observations là-bas, dans ces villes où il fallait éviter d’oublier quelque chose à l’épicerie (nos moteurs, ce sont nos mollets !), je tenais à vous parler un peu du cas de Contrecoeur, assez à part…   

 

  

 

       Donc Contrecoeur nous a étonné, pourquoi ? Parce que son centre est assez dense, avec des commerces relativement nombreux et variés, de la première nécessité à la bibliothèque en passant par quelques restaurants (par contre, ils ne vendent pas beaucoup de fruits et légumes), tout en valorisant de nombreux parcs et jardins. Mais attention : je dis que le lieu est dense, oui comparé aux autres villes, car il n’y a pas un seul immeuble !

 

 (plan géométrique du centre de Contrecoeur)
            Et paradoxalement à cette concentration un peu plus prononcée qu’ailleurs au Québec, la municipalité de Contrecoeur nous rappelle un peu la configuration de l’Etat chilien à échelle locale ! Le territoire de la commune est étendu le long du fleuve et de la route principale (je n’ai pas trouvé le kilométrage exact, je dirais un vingtaine de mémoire de vélo), et ne s’enfonce guère dans les terres.

 

 

 (voici un plan de la municipalité de Contrecoeur……la carte précédente, celle du centre, c’était un agrandissement du rectangle, celui sous ce qui ressemble à un bateau… Alors, ça vous fait pas penser au Chili vous ? parce que moi si…)
            Le reste de la commune est comme ailleurs au Québec : des maisons espacées  et alignées de chaque côté de la 132. C’était le cas par exemple quand nous sommes parties de Québec : à Saint-Augustin-de-Desmaures, toutes les résidences donnaient directement sur la 138, aucune route secondaire ne s’en serait éloignée  pour mener à un éventuel quartier.

            Une hypothèse: cette organisation du territoire ne serait-elle pas simplement due aux contraintes climatiques de la province ? Car en hiver, les chasses-neige ne peuvent pas dégager tous les axes routiers, la population se trouve confrontée à un réseau de communications beaucoup moins dense…  

 

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18 novembre 2006 6 18 /11 /novembre /2006 18:22

           Oui, c’est bien le nom d’une ville… d’ailleurs considérée comme l’une des plus jolies du Québec selon quelques guides touristiques. Pourtant, les touristes ne sont pas nombreux dans le coin, dommage pour eux car la ville, aussi petite soit-elle est vraiment très sympa !

 

         Nous quittons donc Sorel-Tracy le 31 août.

            Depuis quelques jours, l’effort physique est dérisoire : nous longeons le fleuve sur un espace plat, sur du bitume, certes bourré de crevasses à cause du gel, mais c’est déjà mieux que les couches de graviers où l’on s’enfonçait, et nos étapes ne s’espacent désormais que d’une quinzaine de kilomètres ! Du coup, nous ne mettons guère plus d’une heure, en prenant bien notre temps, pour parcourir notre itinéraire journalier !
           Je me doute bien que je viens de casser l’apparence sportive du périple, mais il faut être honnête : c’était un peu plus difficile au début, le temps de nous habituer, et parce que nous espacions plus nos arrêts-dodo. Nous sommes désormais complètement habituées… attention, je ne parle que des trajets, car lorsque nous nous arrêtons dans une ville, là une véritable aventure commence !  

 

            Enfin…nous arrivons à Contrecoeur et faisons halte dans le grand parc. Le plan de la ville n’est pas compliqué : la rue principale est calquée sur la 132, et quelques perpendiculaires rejoignent les rangs qui ne s’enfoncent pas bien loin… la ville est développée toute en longueur! Autre fait marquant: les trottoirs sont très étroits, et il y a même des piétons dessus (si si je vous assure !) !!!

            Puis nous nous sommes dirigées vers le presbytère…la secrétaire ne savait pas trop quoi nous dire, alors elle demanda à un homme assez âgé qui discutait dans la rue : ce monsieur était le président de la fabrique de Contrecoeur, c’est-à-dire de l’administration de la paroisse, sachant qu’une paroisse au Québec regroupe souvent environ trois municipalités. Nous sommes encore tombées sur la bonne personne !!!

 

 

 

  ( la première photo est une vue du prespytère : notre maison !!! Les deux autre images montrent la rue principale de Contrecoeur sur la 132. C’est la première fois que je vois des trottoirs de cette largeur au Québec !)  

             Raymond de son prénom, était aussi membre de l’association des historiens de la région. Il connaissait tout ! Toutes les dates ! Toutes les anecdotes ! Nous avons appris énormément de choses, des p’tites histoires locales… malheureusement j’ai quasiment tout oublié. Mais  internet saura me rafraîchir la mémoire et puis je me rappelle surtout du personnage! 
           Finalement, nous sommes allées faire un tour à la mairie de Contrecoeur, Raymond ayant une idée derrière la tête. En effet, le presbytère n’est pas habité depuis un an, seul le secrétariat est utilisé. Et bien nous avons obtenu l’autorisation d’y dormir!           Le lendemain, il nos invita comme promis à déguster une gauffre énorme, recouverte de fruits frais, de crème anglaise et de sirop d’érable. Je ne comprends toujours pas pourquoi je ne suis pas revenue bien enrobée du Québec ! D’autant plus qu’il nous donna à chacune un bocal de sirop d’érable tout frais ! Peut-être que je ne suis pas une adepte des fêtes de noël, mais je crois qu’un peu partout, nous pouvons toujours rencontrer un père Noël bienveillant…

            Comme presque tous les jours depuis le début du voyage, nous sommes parties comme si nous quittions un petit chez nous.
 

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 17:58

Il s’agit surtout d’une synthèse des observations faites depuis nos vélos ! Ne partez pas, c'est assez intéressant! Je vous autorise même à lire en diagonale...

Je précise pour les néophytes :

La toponymie, c’est l’étude des noms de lieux, leur origine culturelle, leur signification, etc., il peut s’agir du nom d’une ville, d’une région, d’un pays, d’un quartier ou d’une rue…enfin bref, c’est l’étude de la quasi-totalité des mots que l’on peut lire sur une carte routière.

         Si je vous en parle, c’est parce que la toponymie fait partie de cet immense domaine qu’est la géographie ! Je n’évoque ici que ce que nous avons remarqué, sinon on y passerait des heures.

Voici une carte que je me suis amusée à faire : c’est notre itinéraire, Montréal est au sud-ouest, et Québec au nord-est. Attention : tout l’itinéraire n’apparaît pas, l’île d’Orléans est coupée, ainsi que le sud, de Granby à Sherbrooke (désolée, je n’ai pas trouvé de meilleure carte, mais l’idée ressort quand même).

Je me suis amusée à surligner presque toutes les les villes en trois catégories, seulement par lecture de la carte (en rose, vert et rouge, l’itinéraire est en jaune)… bon, les noms ne sont pas lisibles mais tant pis, l’idée est là !

 

 

 à en vert : les noms à consonnace autochtone.Shawinigan par exemple, signifie « portage » ou « lieu où l’on porte », à cause de la présence des chutes qui obligeaient les indiens à porter leur embarcation pour aller pagayer plus loin. J’ai aussi surligné Odanak, Wolinak (cf l’article sur les autochtones au Québec), etc… Ce type de nom n’est pas très répandu, et on peut en noter la présence globalement à proximité du Saint-Laurent, sur les rivières qui s’y jettent, donc sur les « anciens » axes de communication (le kayak étant l’ancêtre de la voiture là-bas). 

à En rouge : Les noms à consonnance anglophone: Warwick, Windsor, Asbestos (« amiante » en anglais), Thetford Mines... J’ai mis dans cette catégorie les noms qui ont été francisés par la suite avec un « -ville », un «-nord » ou un « -sud », comme Bromptonville ou Ham-sud (ne cherchez pas sur la carte, c’est vraiment illisible). Ces noms sont plus répandus dans le sud et le sud-est de la province, et encore, vous ne pouvez pas voir le secteur de Magog et Sherbrooke mais je vous laisse deviner ce qu’il en est (avec Granby, Waterloo, Stukely…). Nous sommes tout simplement plus proches des Etats-Unis et du Nouveau Brunswick (à l’est), sur des territoires longtemps et majoritairement occupés par les colons anglais, retraçant ainsi leur histoire (Granby vient du nom d’un maréchal qui gagna ces terres) On pourrait même imaginer une ancienne frontière entre les espaces occupées par les anglais et les français…

à En rose : je garde le meilleur pour la fin…eh non ! ce ne sont pas tous les noms d’origine francophone, ou du moins pas tout-à-fait... Ce sont tous des « Saint-» quelque chose !!! incroyable ! Non seulement nous pouvons lire l’histoire de la province à travers la toponymie, mais aussi la religion dominante (et encore, je n’ai pas surligné les lieux commençant par « Notre-Dame-de-« ou d’autres du genre « L’Assomption », « l’Epiphanie », etc. ). Me croirez-vous si je vous déclare que le Québec est une province catholique ? Ces noms sont omniprésents sur le territoire québécois, et l’on assiste fréquemment à ce que j’appelle des hybrides, comme « Saint-Georges-de-Windsor » ou « Saint-Boniface-de-Shawinigan »…que dire de plus… 

       Pour les quelques noms que je n’ai pas surligné : ils sont francophones, avec ou nom une connotation religieuse, la plupart traduisent la spécificité du lieu (Grondines : parce que les fleuve gronde contre les rochers ; Pointe-du-Lac, Terrebonne…), ou viennent du nom des acteurs de l’histoire locale (Champlain, Louiseville, Verchères…)  

Enfin, deux mots sur la toponymie des rues : nous avons remarqué certaines redondances, un peu comme en France avec « rue de la République », « avenue de la résistance, du 8 mai, Victor Hugo… ». Au Québec, ceux qui revenaient le plus souvent à nos oreilles étaient ceux des grands noms de l’histoire, depuis le débarquement des colons (Jacques Cartier, La Violette, Champlain…) jusqu’à la dernière décennie (René Lévêque) en passant par Tashereau (homme politique mort dans les années 1950). Dans les petites villes on trouve aussi beaucoup de noms de rues se référant à leur propre localisation: rue de la rivière, de la falaise, etc. Inutile de le préciser : vous vous doutez bien que beaucoup beaucoup beacoup d’artères intra-urbaines commencent par le préfixe « Saint » !

 

         Voilà les idées principales sur la toponymie québécoise, simplement à l’aide d’une carte routière, de deux vélos, et après de nombreuses rencontres qui nous ont aidé à identifier certaines généralités…

 Autre chose : lorsque la rue présente un dénivelé, elle ne sera plus considérée comme « rue » mais comme « côte » (exemple : la Côte Sainte-Catherine où nous avons logé à Montréal). Ah oui j’oubliais ce détail qui m’a amusée : lorsque des Québécois nous donnaient leur adresse, ils ne disaient jamais le mot « rue » qui semble sous-entendu chez eux. En gros, on nous disait : « j’habite au n°45 de la falaise ».

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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 18:54

   Je viens d’assister au festival Explorimages au parc Phoenix de Nice: super !

J’y suis allée durant ses quatre jours pour voir la trentaine de documentaires qui y étaient projetés (pour plus d’infos sur les films, je vous renvoie au site du festival : cliquez sur l’image). En dehors de quelques animations autour des projections, il y avait aussi une grande salle d’expos avec différents stands d’associations (de randonneurs, de danses, de protection de l’environnement, etc) ou de photographes qui vendaient leurs images du Colorado ou du Tibet.

     Je me suis arrêtée sur deux stands en particulier :

     - Celui de l’association « Rendez-vous des Voyageurs », ancienne antenne de l’association ABM (Aventuriers du Bout du Monde) d’envergure nationale, qui organise des conférences-diaporamas sur une région du globe explorée au cours d’un voyage, ses habitants, ses paysages, ses coutumes...

Du coup, j’ai proposé une série de diapos pour animer l’une des soirées de cette association, qui semble intéressée par notre aventure à Sibylle et moi, à travers cette région insolite et si exotique qu’est le Québec !

  - L’autre stand était celui de l’association Côte d’Azur-Québec qui organise différentes manifestations sur Cannes, afin de rapprocher les deux régions. Ils étaient apparemment intéressés pour une intervention…
 
     Et j’oubliais : le thème principal de cette 11ème édition du festival n’était autre que le Canada, et plus précisément le Québec ! Je ne crois plus au hasard depuis quelques temps... Du coup, j’ai pu voir quelques films intéressants:

- « Québec Givré », sur une bande de copains qui escaladent les cascades glacées et qui en descendent en parapente (!),

- « Voler sa Vie » sur des passionnés de deltaplane et de parapente qui volent au-dessus du mont Saint-Pierre en Gaspésie (j’ai trouvé un lien pour mon sponsor Wagga-Wagga).

- « Un rêve à l’horizon », l’histoire d’une traversée sud-nord de la province en kayak solitaire,

- "Laisser couler le nord": il s’agit aussi d’un périple en kayak d’un groupe d’amis (qui ont fondé l'association Odyssée Ungava)vers le nord québécois, en vue de dénoncer la sur-consommation d’énergie de la population (vous saviez que les Québécois sont les plus gourmands en électricité ? si tout le monde consommait comme eux, nous aurions besoin de 7 planètes !!!). Cette sur-consommation entraîne une exploitation encore plus massive de l’énergie hydraulique (je vous laisse chercher l'article Wikipedia sur les projets à côté de la Baie-James, vous allez rigoler). D’accord, l'eau est une bonne source énergétique puisqu’elle est renouvelable et non polluante (je vous renvoie à mon article sur l’hydroélectricité), mais est-il réellement utile de développer à outrance les barrages, de bétonner la nature encore sauvage plus que nécessaire ?

     Sinon, quelques autre films évoquaient les Québec (par exemple quelques séquences à Montréal), ou l’ouest canadien (bien mais pas top)...

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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 18:18

 (de Pierreville à Yamaska) 
     Alors que nous quittions Marc, sa cabane, ses deux chats, ses sept poules et la foule de moustiques adorateurs de ma modeste personne, celui-ci nous conseilla d’emprunter des chemins reculés de la campagne québécoise… 
       Nous avons donc établi un itinéraire pour les deux jours à venir…

          Au lieu de revenir vers Saint-François-du-Lac (à trois kilomètres au nord), nous poursuivrons vers le sud afin de couper à travers les rangs jusqu’à Yamaska.

         J’explique vite : les région du Québec qui bordent le Saint-Laurent sont généralement traversées par une route principale qui longe le fleuve (c’est normal, c’est l’axe majeur de la province). Les voies secondaires partent perpendiculairement vers l’intérieur des terres ; celles-ci sont reliées entre elles par des petites routes rurales que l’on nomme « rangs », et qui constituent les parallèles à la principale de départ. Ces rangs sont numérotés selon un ordre d’éloignement par rapport à la route principale, ou portent des noms caractéristiques du paysage local ou de l’histoire.  

 

         Nous en avons profité pour pédaler côte à côte, sans le stress d’un chauffard… Le calme de ces petites routes est particulièrement agréable… Seules quelques maisons viennent ponctuer un paysage plat, essentiellement contitué de champs de maïs et de forêts (sans ours !). Juste avant Saint-David, nous avons dû passer sur le chantier de rénovation de la route : alors que nous répondons aux nombreuses questions des gars du chantier, nous avançons sur le goudron gluant  étalé avec de grosses machines : les semelles de mes baskets adorées sont à moitié parties, en poussant à chaque pas un cri insoutenable !
     
( Arrivée à yamaska...)
     
Ce doit être à la mode de casser les routes au Québec : TOUTE les voie étaient écorchées vives, exactement comme à Saint-Jean, sur l’île d’Orléans. De plus, la ville était occupée par une armée d’engins de guerre : pelleteuses, machines–à-faire-des-trous, machines-à-faire-du-bruit, quelques camions aussi… enfin bref… la ville semblait uniquement concentrée sur ces travaux d’intérêt général : je crois qu’il s’agissait de la rénovation de toutes les canalisations d’eau.

Et quel investissement de la part de chacun! Par exemple, l’une de ces grosses machines a, devant nos yeux, littéralement arraché sur son passage la pelouse verdoyante et quasi-parfaite de l’un des riverains ; lorsqu’on en a touché deux mots à la mairie ( pas pour polémiquer, simplement en passant dans la conversation), l'employé a rétorqué « c’est correct… ». Les Québécois m’étonneront toujours ! en France, il y aurait eu une dispute pour moins que ça… c’est une autre culture.  

 

 

  
A côté de l’église, il y avait une grande maison jaune envahie de personnes, assez âgées pour la plupart
. Cette assemblée organisait un déjeuner « blé-d’Inde à volonté ! ». Tant qu’à faire, puisqu’il n’y avait personne au presbytère, autant aller nous renseigner chez eux…

 (Yamaska, son pont, ses bulldozers...)     

         Et bien cette même maison appartient à la municiplalité ! La bâtisse est mise à disposition de toutes les manifestations, mais aussi des pèlerins de passage… la mairie nous a gracieusement ouvert les locaux pour y passer la nuit.

 

(la fameuse maison jaune, à la fin de la fête : il ne reste plus qu’une voiture)

 

Nous nous sommes simplement installées sur le parvis de l’église pendant quatre heures, pour écrire un peu et faire une sieste, en attendant que la fête se termine et qu’un employé de la ville vienne nous ouvrir. 

 

          Ce fut la première fois de ma vie que je dormais sur les tables d’une salle municipale (Sibylle aussi d’ailleurs), et si vous vous posez la question : oui : on dort très bien sur une table !

  Nous sommes assez vite parties le lendemain, direction Sorel toujours selon les indications de Marc, sans qui nous n’aurions jamais retrouvé la piste cyclable, et où nous sommes sensées retrouver son petit frère Luc, marié et père de quatre enfants. Sorel est l’une des villes les plus importantes de notre itinéraire, située à l’estuaire de la rivière Richelieu sur le Saint-Laurent.        
        Après cette étape particulièrement instructive, et avoir fait un petit tour sur les rives du Saint-Laurent que nous ne voyons plus depuis Trois-Rivières (enfin à ce niveau, nous étions sur le bord du lac Saint-Pierre, là où le Saint-Laurent est le plus large et le moins profond : entre un et trois mètres en dehors du chenal d’environ 11 mètres)… enfin après tout ça, nous nous sommes dirigées vers la maison de Luc… Ce qui est amusant, c’est qu'il paraissait un peu timide au départ (l'opposé de son frère), et il le reconnaissait, mais il s’est très vite mis à « jaser » avec nous pendant une bonne partie de la soirée.

       

         En tant qu’expertes dans le « test confort » des pelouses québécoises privées , il n’y a rien à redire… par contre, j’ai eu très froid, sachant que j’avais enfilé mes vêtements les plus chauds dans mon sac de couchage ne laissant dépasser que le bout de mon nez.

         Sorel passée, il ne nous restait plus qu’à avancer en ligne droite vers Montréal, où nous arriverions d’ici quatre jours… déjà !

                         (de Yamaska à Sorel)

  (l’office du tourisme : arrêt obligé !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Là- bas, après un arrêt « pillage de prospectus » à l’office du tourisme, nous sommes allées visiter le centre d’interprétation du patrimoine, qui accueille l’exposition sur la préservation de l’archipel des îles de Sorel, et des milieux humides en général.Enfin pour plus de détails sur la protection des milieux humides, je vous renvoie à l’article qui y est consacré (dans la catégorie « géographie » du blog)…

 

 
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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 14:10

C’est étonnant : la plupart des québécois que nous avons rencontrés sur notre chemin sont persuadés que nous, français et autres européens, percevons leur population autochtone affublée de plumes et de peintures de guerre, prêts à scalper le blanc étranger. Or il n’en est rien, je ne sais pas pour vous, mais j’ai toujours imaginé les indiens du nouveau monde comme de personnes plus ou moins intégrées à la société nord-américaine, invisibles parmi la population ou seulement au teint plus bronzé, souhaitant simplement que leur culture ancestrale ne soit pas perdue…


…De nos jours :

            Pour faire une présentation générale, je vous recopie des infos intéressantes, que j’ai trouvé dans un document de la Société Touristique des Autochtones du Québec… ceci est un résumé du résumé, alors si vous souhaitez plus d’indications, faites-moi signe ! 
  Le Canada recense 612 communautés autochtones, soit 670 000 autochtones, appartenant à onze grandes familles linguistiques.

  Au Québec, on compte environ 83 000 autochtones et Inuits, représentant onze groupes distincts (10 amérindiens et les inuits), et 55 communautés autochones.

  Ces communautés sont réparties en trois familles linguistiques :

            - Les Algonquiens: de tradition nomade. Ils regroupent les huits groupes suivants : les Abénaquis, les Algonquins, les Atikamekw, les Cris, les Innus (Montagnais), les Malécites, les Micmacs et les Naskapis, comprenant 37 communautés.

            - Les Iroquoiens : semi-sédentaires, ils occupaient principalement la plaine du Saint-Laurent. IL s’agit de deux nations : les Hurons-Wendat (une seule communauté) et la Mohawk (3 communautés).

            - Les Inuits : leur territoire s’étend au-delà du 55è parallèle, dans la région québécoise du Nunavik, paysage de toundra arctique. Ils sont organisés en 14 municipalités, toutes du même groupe linguistique.  

(pour agrandir la carte, cliquez sur le lien: http://www.staq.net/nationfr.php          Chaque communauté se démarque par une langue, une culture et une histoire. Tous restent très attachés à leurs traditions et à leur territoire originel tout en s’étant parfaitement adaptés au monde moderne ; leur empreinte est notamment laissée à travers la toponymie(les noms) des villes, des rivières, des lacs ou des montagnes. 

…En territoire abénakis…

            Arrivées à Pierreville, nous nous sommes rendues à Odanak, 295 habitants, seule réserve d’Abénakis avec Wolinak. Il s’avère que ces lieux sont identiques aux autres places du Québec, tout comme la population : leur origine n’est pas marquée sur leur visage. Seulement, pour marquer les lieux de leur originalité, nous avons pu apercevoir de-ci de-là quelques signes : une enseigne de magasin un peu stylisée, un poteau peint en totem dans un parc, un grand tipi en guise de décoration dans le jardin près de l’église, le musée des Abénakis résumant leur histoire, leur culture et valorisant les initiatives artistiques actuelles, et enfin une église comme toutes les autres au Québec, se démarquant par une décoration intérieure rappelant les valeurs des Abénakis.

 

           Le musée d’odanak fut le premier musée amérindien ouvert au Québec. pour voir une autre carte: http://www.nunavik-tourism.com/francais/accueil.html (allez dans le menu "inuits" puis dans "villages"
Lise, qui nous avait acueillies à Baie-du-Fèbvre, et la guide du musée d'Odanak, nous ont expliqué par quelques exemples le statut social des autochtones du Québec: ceux-ci sont dispensés de la taxe sur les achats (15%, nous aussi on l'a payée!)par simple présentation de leur carte d'identité attestant de leur origine. Il possèdent des avantages dans la construction (par exemple, le gouvernement finance les fondations de la maison, jusqu'à 5000 $can. si je me souviens bien), et dans les activités commerciales: certains indiens montent un restaurant ou un magasin à l'extérieur de la réserve, où ils pourront vendre leurs produits moins chers que dans les autres commerces québécois (n'ayant pas de taxe à payer), ce qui pose quelques problèmes de concurrence déloyale du point de vue québécois. Actuellement, toutes ces mesures sont sujets de débats; en effet, elles servaient au départ à aider ces peuples à s'intégrer dans la société "blanche", ce qui est globalement accompli. Je n'ai pas eu le point de vue d'un autochtone sur la question, mais je crois qu'ils apprécient cette situation, alors que la plupart des québécois y voient une injustice...
 

Les Abénakis forment la grande famille Wabanaki (« peuple du soleil levant »). Leur territoire s’étend des côtes atlantiques de la Nouvelle-Angleterre jusqu’aux vallées du Saint-Laurent et du Richelieu, entre la forêt boréale des chasseurs Atikamekw et innus au nord, les terres des poeuples Iroquois à l’ouest, et celles des Micmacs à l’est. Les différents groupes Abénaquis se définissent souvent par les rivières qu’ils empruntent. A l’origine, ils vivaient en Nouvelle-Angleterre, mais leur peuple a été déplacé au XXVIIè siècle. Cette communauté compte aujourd’hui 1 965 membres, dont 20% habitent Odanak (« chez nous ») ou Wolinak (« la baie »). La langue n’est parlée que par quelques personnes âgées, mais tous utilisent le français.
 
( le territoire abénakis en vert) 















… Les Inuits… 
           D’accord, nous ne sommes pas allées aussi loin vers le nord avec nos pauvres vélos, mais nous avons rencontré lorsque nous étions à Shawinigan (étape la plus septentrionale de notre itinéraire !), Solange, la meilleure amie de Sœur Madeleine, qui travaille à Kangiqsujuaq, « la grande baie », avec un peu d’entraînement on le prononce très bien ! 572 habitants, quatre heures d’avion, et il faut changer d’avion entretemps!… alors il est un peu normal que nous évoquions les principaux traits du peuple Inuit, d’autant plus que nous avons eu l’occasion à Montréal d’aller visiter une galerie d’art inuit, si particulier… Et puis il ne faut jamais perdre une occasion de s’instruire, alors tant qu’à faire…Au Nunavik (« la très grande place où l’on vit »), alors que son mari enseigne, Solange nous a expliqué qu’elle s’occupait de l’insertion sociale des femmes de la communauté. Par exemple, certaines produisent divers objets d’artisanat, dont quelques échantillons nous ont été offerts : ce sont des sortes d’amulettes, ou portes-clés (on peu en faire ce qu’on veut), des petites paires de bottes inuites décorées de perles et faites à base de peau de caribou et de poils de phoque. Nous sommes chanceuses, car on trouve ce genre d’objet dans le commerce à des prix peu abordables! 
 

 

 

Le peuple Inuit en quelques mots :

            Les Inuits occupent les terres arctiques du détroit de Béring jusqu’au Groenland, terres des caribous, de l’ours blan, des phoques et des baleines. Aucune route ne relie cette région lointaine au sud du Québec, seul l’avion est employé, et sur place, les Inuits ont ajouté la motoneige au traîneau à chiens (« quimutsik ») et au kayak. Depuis des millénaires, les inuits ont adapté leur mode de vie et leurs coutumes aux rigueurs du climat, à la faune et à la flore conséquentes. Afin de lancer son essor économique, le peuple inuit signa en 1975 la Convention de la Baie-James et du Nord québécois avec le gouvernement. Les villes se sont ainsi modernisées, et les Inuits vivent notamment de l’exportation de produits issus du caribou et de l’omble chevalier (un poisson de la famille des saumons), de l’alimentation et du transport aérien.

            Anciennement appelés Esquimaux (« mangeurs de viande crue »), on les nomme aujourd’hui Inuits : « homme, être humain ». Ils sont 9 145, répartis dans 14 villages principaux. Ils parlent l’inuktitut et utilisent l’anglais et le français.

(un inukshuk : ces pierres empilées, aux allures humanoïdes servent de repères de localisation dans les grands espaces du Nunavik. Ils sont perçus comme portes-bonheur, et l'on retrouve ce motif dans divers objets tels que des pendentifs, etc. A côté, cette sculpture d’ours polaire est un exemple parfait de l’esprit artistique inuit)   

 

 

 

 

            

(vue de Kangiqsujuak où travaille Solange avec son mari la majeure partie de l’année. J’ai chopé la photo sur internet, vous vous en doutez bien !)

 Site intéressant: tourisme au Nunavik.

 

 

 

 

 

 

 

 

        
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